Explorer les Modulations Astrocytaires dans la Santé et les Maladies Cérébrales
Les astrocytes sont des composants cellulaires essentiels du cerveau, jouant un rôle clé dans le maintien des fonctions neuronales et de la santé cérébrale. Cependant, certaines modifications moléculaires dans les astrocytes pourraient contribuer à l’apparition et à la progression des troubles neurodégénératifs.
L’un de nos axes de recherche vise à comprendre ces changements en utilisant des modèles avancés de cellules souches pluripotentes humaines (hiPSC). Ces modèles incluent des cultures bidimensionnelles d’astrocytes, des co-cultures neurones-astrocytes en 2D, des organoïdes cérébraux en 3D, et des systèmes de cerveau sur puce. Ces approches nous permettent d’étudier comment la modulation de cibles moléculaires spécifiques au sein des astrocytes affecte leur fonction et leurs interactions avec les neurones.
Des travaux récents de notre équipe ont permis l’identification de la TAGLN3 comme une nouvelle protéine astrocytaire d’intérêt dans la maladie d’Alzheimer (Arnaud et al., Cell Reports, 2022). TAGLN3 reste largement inexplorée dans le cerveau, en faisant une priorité pour nos études. En plus de TAGLN3, nous examinons d’autres molécules candidates, en particulier celles associées à la réactivité astrocytaire, qui pourraient révéler des informations cruciales sur la santé et les maladies cérébrales.
Pour atteindre ces objectifs, nous utilisons des techniques avancées de modulation de cibles, notamment les systèmes CRISPR-Cas, des approches virales, des oligonucléotides antisens (ASOs) ou encore des molécules activatrices/inhibitrices. Notre approche globale combine des analyses cellulaires, moléculaires et fonctionnelles afin de décoder la complexité biologique des astrocytes. À travers ces travaux, nous visons à identifier de nouveaux biomarqueurs ou cibles thérapeutiques pour les maladies cérébrales.
Cet axe de recherche est mené en collaboration avec un réseau d’experts qui apportent des techniques complémentaires, notamment la protéomique et la thérapie génique in vivo. Ensemble, nous visons à découvrir de nouvelles voies pour le développement thérapeutique et à approfondir notre compréhension des contributions des astrocytes à la santé cérébrale et à la neurodégénérescence.
En outre, le laboratoire Nivet collabore avec le laboratoire de Sarah Moyon au sein de notre institut (https://inp-dev.univ-amu.fr/fr/equipes/vieillissement-et-pathologies-du-lignage-oligodendroglial) afin de développer des approches similaires sur les oligodendrocytes dérivés d’hiPSC, un autre type de cellules cérébrales qui pourrait jouer un rôle clé dans le vieillissement cérébral et les troubles cérébraux liés à l’âge.
Lier Altérations Astrocytaires, Inflammation et Neurodégénérescence Liée à l’Âge
Un de nos axes de recherche se concentre sur la manière dont l’inflammation, une caractéristique commune de la plupart des facteurs de risque liés à l’âge, induit des changements dans les astrocytes et contribue au vieillissement cérébral et aux maladies neurodégénératives.
En utilisant des modèles avancés de cellules souches pluripotentes humaines (hiPSC), nous explorons les mécanismes moléculaires à l’origine de ces changements pour identifier des régulateurs clés du vieillissement cérébral. Nous nous intéressons particulièrement à caractériser la dynamique de changements génomiques au niveau des astrocytes, sous l’influence de stimuli inflammatoires et de facteurs de risque génétiques comme l’APOE4 (principalement exprimé dans les astrocytes) qui est un facteur de risque majeur pour la maladie d'Alzheimer.
Pour ce faire, nous utilisons des techniques avancées de séquençage d’ARN, des outils de biologie moléculaire et des modèles innovants, y compris des astrocytes dérivés d’hiPSC, des organoïdes cérébraux et des systèmes de cerveau sur puce.
Notre objectif ultime est de convertir ces découvertes en résultats concrets. En identifiant des marqueurs moléculaires du vieillissement biologique dans les astrocytes, nous visons à :
- Développer des méthodes permettant de mesurer l’âge biologique des astrocytes et d’identifier ainsi des marques associées à un risque accru de maladies cérébrales liées à l’âge.
- Fournir de nouvelles perspectives sur les mécanismes précoces de la neurodégénérescence.
- Informer sur la susceptibilité individuelle aux maladies cérébrales.
- Révéler des cibles potentielles pour le développement thérapeutique.
Cette recherche offre la promesse de faire progresser notre compréhension du vieillissement cérébral et de permettre des stratégies d'intervention précoce pour combattre les troubles neurodégénératifs.
Explorer les Changements Astrocytaires Induits par l’APOE4
L’APOE4 est le facteur de risque génétique le plus significatif pour la maladie d’Alzheimer, et les astrocytes sont les principaux producteurs d’APOE dans le cerveau. Notre recherche vise à comprendre comment l’APOE4 influence la biologie des astrocytes humains, une étape essentielle pour révéler son rôle dans la maladie d’Alzheimer.
Pour ce faire, nous étudions des astrocytes dérivés de cellules souches pluripotentes humaines (hiPSC) portant différentes polymorphismes d’APOE. En utilisant ces modèles, une de nos découvertes clés récentes a été l’identification de TAGLN3 comme une nouvelle protéine astrocytaire potentiellement impliquée dans la maladie d'Alzheimer (Arnaud et al., Cell Reports, 2022).
Sur cette base, et en collaboration avec d’autres laboratoires experts, nous investiguons les modifications associées à l’APOE4 dans les astrocytes, notamment celles liées à la protéolyse, au métabolisme lipidique ou encore à la biologie mitochondriale. Ces études visent à dévoiler les mécanismes moléculaires par lesquels l’APOE4 contribue au dysfonctionnement astrocytaire et ses implications plus larges pour la santé cérébrale et les maladies neurodégénératives.
Un Réseau Collaboratif de Projets
Le laboratoire Nivet développe des outils et modèles avancés qui servent de base à de nombreuses collaborations de recherche au sein de notre institut et au-delà. Ces partenariats couvrent divers domaines de la neurobiologie, tels que la neuro-oncologie ou la neuro-immunologie, où notre expertise apporte des solutions complémentaires à des projets nécessitant l’utilisation de cellules dérivées d’hiPSC et de modèles associés.
Nous sommes déterminés à encourager la collaboration et sommes toujours ouverts à explorer de nouvelles opportunités de partenariat en adéquation avec nos expertises et capacités. À travers ces collaborations, nous visons à stimuler l’innovation et à soutenir des avancées majeures en recherche neuroscientifique.