Effets de l'élevage sur un hôte de substitution chez les parasitoïdes Psyttalia lounsburyi et P. concolor utilisés en lutte biologique

auteurs

  • Mathe-Hubert Hugo
  • Colinet Dominique
  • Belghazi Maya
  • Thaon Marcel M.
  • Gatti Jean-Luc
  • Ris Nicolas
  • Malausa Thibaut
  • Poirie Marylène

résumé

Les endoparasitoïdes pondent à l ’ intérieur d 'un insecte hôte dans lequel ils se développent, entraînant sa mort. Leur succès reproducteur dépend donc de leur capacité à contrôler l'immunité et la physiologie de l'hôte (Dupas et al. 2003). Les stratégies utilisées font notamment appel à l'injection de facteurs de virulence lors de la ponte, la plupart étant des protéines contenues dans le venin (Pennachio et Strand, 2006) qui peuvent être étudiées par des approches dites de "vénomique". Les parasitoïdes sont souvent utilisés en lutte biologique, mais leur qualité au moment des lâchés sur le terrain, lorsqu'elle est évaluée, est généralement étudiée via des mesures de traits phénotypiques peu pertinents et des outils moléculaires d'estimation de la diversité génétique, sans lien avec les traits précédents. Par exemple, leur production s'effectue souvent sur un hôte de substitution. L’ impact de ce changement d'hôte n'est pas ou peu connu. Il pourrait être une force sélective sur les stratégies de virulence de l’auxiliaire. Il est donc susceptible d’induire une maladaptation à l’hôte naturel, c'est-à- dire la cible finale de la lutte biologique. Les démonstrations expérimentales de tels phénomènes sont très rares. L'étude est menée pour 2 espèces de parasitoïde, Psyttalia lounsburyi et concolor , utilisés pour lutter contre la mouche de l ’ olive Bactrocera oleae . Les souches parasitoïdes sont élevées au laboratoire sur l'hôte de substitution Ceratitis capitata (mouche des fruits) que seul P. concolor est naturellement capable de parasiter. L'étude consiste à caractériser des protéines du venin et leur variation inter-espèce, inter-souche et inter-individu et ensuite à tester leur évolution en réponse au changement d’hôte. Actuellement, 5 souches sont maintenues au laboratoire sur C. capitata : une souche de P. concolor depuis 13 générations, 2 souches de P. lounsburyi depuis environ 100 générations (une Sud Africaine, une Kényane, initialement fortement différenciées (F ST = 0,4). Par ailleurs, les populations de P. lounsburyi ont très récemment été ré-échantillonnée sur les sites précédemment échantillonnés il y a 7 ans. Ces souches permettront d'étudier l'évolution du venin et du succès parasitaire dans les conditions d'élevage, suite au changement d'hôte.

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