Depuis ces dernières décennies, le diagnostic de l’autisme ne cesse d’être amélioré, prenant en compte la présence possible de stéréotypies, les compétences motrices, cognitives et surtout sociales chez l’enfant évalué. D’autre part, de nombreuses recherches montrent qu’il existe aussi des troubles sensoriels et perceptifs dans l’autisme qui pourraient être présents très tôt dans le développement de l’enfant et devraient donc être adjoints aux items de dépistage précoce. Les recherches de notre équipe montrent que certains enfants autistes présentent des troubles perceptifs de la vision des mouvements biologiques (expressions faciales, mouvements du corps, mouvement des mains...) et de la perception des sons de la parole (voyelles, mots, phrases). Cette difficulté proviendrait notamment de la vitesse trop rapide des informations visuelles et auditives dans la vie de tous les jours puisque certains enfants autistes (notamment les plus atteints d’entre eux) bénéficient d’une présentation ralentie de ces informations au sens où ils les reconnaissent, comprennent et imitent mieux. Ce bénéfice n’est pas retrouvé chez des enfants témoins au développement typique ou retardé. La question est maintenant de savoir si ces particularités perceptives peuvent être décelées plus tôt au cours du développement et, dans ce cas, si elles pourraient servir de marqueur diagnostique ou d’aide au dépistage de l’autisme, et permettre de discriminer voire prédire l’intensité de la symptomatologie autistique. Si tel était le cas, une intervention précoce basée sur le ralentissement des stimuli visuels et auditifs devrait être envisagée et tentée auprès de jeunes enfants à risque autistique.