Le monde va trop vite pour les personnes autistes ! Hypothèses neurophysiopsychopathogéniques et implications rééducatives

auteurs

  • Gepner Bruno

mots-clés

  • Autism
  • Physical movements
  • Biological movements
  • Emotional facial expressions
  • Dyssynchrony
  • Dysconnectivity
  • Slowing down
  • Autisme
  • Mouvements physiques
  • Mouvements biologiques
  • Mimiques faciales émotionnelles
  • Dysynchronie
  • Dysconnectivité
  • Ralentissement

résumé

Le monde environnemental va trop vite pour certaines personnes souffrant d'autisme !Ainsi, les enfants autistes ont du mal à percevoir et intégrer les mouvements visuels, qu'il s'agisse de mouvements physiques (flux visuel, mouvement cohérent, mouvement de points singuliers) ou de mouvements dits « biologiques » (c'est-à-dire les mouvements d'êtres vivants, comme les mouvements corporels ou les mouvements faciaux, ceux des yeux et des lèvres et les mimiques émotionnelles). Cette difficulté est, semble-t-il, d'autant plus prononcée que les mouvements sont rapides et que la pathologie des enfants est importante (CARS élevée, retard de langage ou retard mental associé). Similairement, certains enfants autistes ont un trouble de la catégorisation de certains phonèmes ambigus lorsque ceux-ci leur sont présentés en parole normale, et leur catégorisation se normalise en parole ralentie.Le traitement temporel des mouvements visuels et du flux sonore serait donc défectueux chez les enfants avec autisme. Autrement dit, leur sensorialité et leur sensorimotricité seraient marquées par un défaut de traitement en ligne des événements visuels et auditifs, ainsi que d'un défaut de couplage sensorimoteur en temps réel.Récemment, notre groupe vient de montrer que le ralentissement de mimiques faciales émotionnelles et non émotionnelles et de leur son correspondant améliorait la reconnaissance de ces mimiques et en induisait l'imitation faciale et vocale, chez des enfants autistes, et plus particulièrement chez ceux dont le degré d'autisme est le plus sévère.L'hypothèse neurofonctionnelle d'un trouble du codage temporel et de la synchronisation neuronale sous-jacent à ce défaut de traitement temporel, et la question d'une parenté physiopathogénique entre autisme, troubles de développement du langage et schizophrénie seront discutées. Nous évoquerons également les perspectives de recherche rééducative qui découlent logiquement de nos résultats.

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